samedi 16 janvier 2010

EFT pour un état de choc

Ce médecin utilise EFT pour sortir une jeune femme de son état de choc semi-catatonique après la mort d'un bébé.

Le Dr Alexander R. Lees du Canada a envoyé à Gary Craig le compte-rendu d'un cas important qui intéressera plus spécialement les psychothérapeutes professionnels.


Traduction de la page en anglais :
**http://www.emofree.com/Trauma/semicatatonic.htm**
Gary Craig présente ainsi le cas : "Bev" venait de mettre au monde un bébé mort-né. Elle en était tellement traumatisée qu'elle s'était enfoncée en elle-même, ne faisant plus ou presque pas d'efforts de communication. Ce cas est l'un des plus difficiles qu'un psychothérapeute puisse rencontrer car, quoi qu'il fasse, la personne reste là, assise, sans réagir.
"Mais le Dr Alexander Lees est un praticien expérimenté de la méthode EFT. Il commence donc par faire le tapping pour Bev (puisqu'elle est incapable de tapoter pour elle-même). Il prononce également les phrases EFT pour elle. Il le fait de façon à "émousser" l'intensité du problème. Cela marche...Bev sort de son état semi-catatonique. C'est un élément primordial car sans cela, elle serait restée dans sa coquille, hors d'atteinte.
"Comme on le verra, l'état émotionnel de Bev a commencé à s'améliorer considérablement dès la première session avec le Dr Lees, et par la suite elle a continuer à faire des séances EFT pour retrouver son fonctionnement normal dans le monde.
"Il est intéressant de voir que l'histoire implique aussi l'amie de Bev, "Gwen", qui est infirmière psychiatrique. Gwen s'enthousiasme pour l'EFT et, même débutante, parvient à appliquer la technique pour aider Bev avec de bons résultats."

Compte-rendu du Dr. Alexander R. Lees :

"On voyait que Bev pleurait depuis un moment lorsqu'elle entra dans le salon de réception, et elle pleurait toujours dix minute après en s'asseyant dans mon bureau. Ni mon offre de thé, ni mes autres tentatives pour l'atteindre n'avaient eu de résultat. Alors j'ai appelé son amie, "Gwen" qui l'avait amenée en voiture pour la séance et qui attendait dans le salon, et je l'ai fait venir dans mon bureau pour m'aider.
"Gwen m'a expliqué : "Je suis une infirmière psychiatrique. Bev a subi une perte tragique. Nous travaillons toutes les deux à l'hôpital, où nous pouvons avoir un excellent soutien psychothérapeutique. Mais Bev ne répond pas aux efforts de son conseiller pour le deuil, et nous avons peur qu'elle devienne suicidaire."
"Tandis que je commençais à digérer les implications de tout ceci, je vis que Gwen, après un coup d'oeil à Bev, et répondant apparemment au genre de communication silencieuse que de bonnes amies peuvent avoir, continua : "Tout allait bien avec la grossesse de Bev. Toute l'équipe en était excitée et chacun s'arrangeait pour lui rendre visite. Il y avait toujours quelqu'un avec elle. Tous les résultats des tests indiquaient que la naissance serait parfaitement saine, et sans doute facile." Puis Gwen s'est tue, et j'ai eu ma petite voix qui me disait qu'on arrivait au noeud du récit de Gwen, qui continua : "Quoi qu'il en soit, il y a eu quelque chose qui s'est très mal passé. Son bébé était mort-né."
"J'ai jeté un coup d'oeil à Bev, qui continuait de pleurer doucement, la tête baissée et enfoncée dans ses bras. Rien ne pouvait me donner l'impression qu'elle avait entendu ce qui avait été dit.
"Est-ce qu'elle a réagi ?" ai-je demandé.
"Pas vraiment. Il semble qu'on arrive à l'atteindre pendant une seconde ou deux, puis elle se renfonce en elle-même à nouveau." fit Gwen, prenant doucement la main de son amie dans la sienne.
"Gwen a continué : "Vous avez travaillé avec Harry qui est un de mes amis. Il m'a dit que vous aviez utilisé une technique manuelle, et il a l'impression que cela pourrait atteindre Bev. Pensez-vous que ça puisse le faire ?"
"J'ai rassemblé toute ma confiance en moi et, en affermissant ma voix j'ai dit : "On va le vérifier." Gwen a alors parlé à Bev à nouveau, et j'ai à nouveau perçu la réponse non-verbale entre elles qui m'échappait encore. Puis Gwen a dit : "Elle est d'accord pour que vous essayiez."
"Nous commencé la première séquence : je faisais le tapotage sur Bev (qui ne pouvait pas tapoter sur elle-même). J'ai d'abord tapoté le point karaté sur le côté de sa main, et j'ai bien dû le faire pendant 20 bonne secondes avant de pouvoir trouver les mots :

"- Même si j'ai traversé un choc terrible, et que j'ai quitté mon corps parce que c'est bien trop douloureux de rester là-dedans, et même si ça va me prendre du temps pour surmonter tout ça, je commence à guérir, et je m'accepte complètement et profondément." Bev n'a eu aucune réaction, alors je l'ai répété pour elle, trois fois.
"Puis j'ai tapoté sur les autres points en utilisant la phrase de rappel : "Cette terrible tragédie". Il n'y a eu apparemment aucun changement dans sa physiologie.

"J'ai alors tapoté sur le point-gamme, et quand j'ai demandé à Bev de fredonner il n'y a eu aucune réaction. "Pensez seulement que vous fredonnez", ai-je dit doucement, et j'ai continué. Même chose pour compter, et pour fredonner à nouveau ensuite. Sans même y réfléchir consciemment, j'ai fait le tapping de la séquence pour la désorganisation neurologique et j'ai à nouveau tapoté le point-gamme en demandant à Bev de suivre la main de Gwen qui remontait à partir du genou de Bev de telle sorte que les yeux de Bev ont fini par regarder au plafond.
"Maintenant, ses yeux étaient ouverts, et c'était la première fois que je pouvais les voir depuis le début de la session. "Si on faisait une deuxième séquence", ai-je suggéré, et, au moment où j'ai cessé de la regarder dans les yeux pour prendre sa main, une toute petite voix a dit "Je ne peux pas m'accepter et je ne peux pas accepter ce qui s'est passé."

"C'était l'ouverture !
"Gwen et moi avions les yeux rivés sur Bev. Puis nous nous sommes regardés. Gwen avait l'air de passer par toutes sortes d'émotions différentes, et elle ne pouvait pratiquement plus parler.
"C'est de ma faute", ai-je dit, en reportant mon attention sur Bev. "Nous allons changer un peu cette formulation." Alors j'ai tapoté sur son point karaté à nouveau, et cette fois nous avons utilisé la phrase de départ suivante :

"- Même si j'ai subi cette perte terrible, et que cela va me prendre du temps pour m'en remettre, maintenant, je commence à guérir, et je peux au moins accepter cela, maintenant."
"C'était peut-être mon imagination, mais j'ai cru que je pouvais voir un peu de couleur revenir sur les joues pâles de Bev. Nous avons fait encore une séquence pour "Cette perte terrible", et, alors que je tendais la main pour soulever le bras de Bev afin de tapoter le point situé sous le bras, elle s'est redressée, sans aide.
"Après cette séquence, Bev a cherché à retrouver sa voix, et, en haletant, elle a commencé à parler de la perte, de la culpabilité (pour laquelle nous avons immédiatement tapoté, avec le rappel : "Cette culpabilité"), de la souffrance profonde (puis une séquence avec "Cette souffrance profonde"), des cauchemars (à nouveau, une séquence sur les cauchemars en utilisant "Ces cauchemars" comme phrase de rappel).
"Comme nous approchions de la fin de la session, Gwen a demandé si elle pouvait aussi utiliser EFT pour aider Bev. Quand j'ai répondu "oui", elle a immédiatement réagi : "Oh, mais je ne sais pas si je peux". J'ai marché vers sa chaise et j'ai dit, en souriant : "à votre tour".
"Nous avons fait une séquence, en utilisant le rappel : "Cette inquiétude de ne pas arriver à le faire correctement", et sans utiliser le point karaté. "C'est stupéfiant", dit-elle après un moment, "je ne sais pas pourquoi j'avais pensé ça". Elle était de toute évidence très soulagée. "Est-ce que ça marche quand on fait ça pour soi-même ?"
"Pensez à un problème, quelque chose qui vous dérange" ai-je suggéré.
"Après avoir réfléchi quelques instants, Gwen a dit "Eh! bien, j'ai ce patient qui... " L'aspect de son visage m'a fait comprendre qu'on était en plein dedans. "Maintenant, tapotez" ai-je dit. "Et répétez les mots : Ce patient". Trente secondes après, Gwen secouait la tête en disant : "J'ai hâte d'être à la semaine prochaine". Puis, comme une seconde pensée, elle a ajouté: "Oh, est-ce que je peux aussi venir avec Bev pour sa prochaine séance ?" Après lui avoir assuré que cela me ferait plaisir, nous avons terminé la séance.

"J'ai fait quatre séances avec Bev. Elle a repris son travail à mi-temps, et nous avons nettoyé beaucoup d'éléments déclencheurs qui sont nombreux dans un environnement hospitalier - un bébé qui pleure, une mère qui embrasse ses nouveaux-nés, des bouts de conversations, etc. Gwen a été rapide à apprendre, et selon ses propres termes, "a appris à réfléchir aux problèmes d'une manière différente."
"Elle dit : "Maintenant, au lieu d'entrer dans le mode analyse, je lui dis seulement : 'concentre-toi sur l'émotion, ou sur cette chose qui dérange, ou sur ce rappel de la situation' quelle que soit la manière dont Bev le décrit, et ensuite, je tapote sur elle pour cela. C'est merveilleux d'être capable d'aider une amie si facilement." Puis elle a demandé, avec un clin d'oeil : "Par la même occasion, quand vous nous avez montré une séquence sur vous-même pour démontrer les points pendant notre première visite, vous étiez en train calmer une vraie émotion, n'est-ce pas ?"
"Elle est vraiment rapide à comprendre."

Dr. Alexander R. Lees

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