mardi 10 juin 2008

EFT syndrôme de la mère absente

Carna Zacharias-Miller est une psychothérapeute allemande immigrée aux Etats-Unis qui s'est spécialisée dans l'aide aux personnes souffrant de ce qu'elle appelle le "syndrôme de la mère absente". Voici comment elle décrit sa rencontre avec EFT :

"Quand j'ai eu ma première séance d'EFT en tant que cliente, nous sommes allés droit à ma naissance. J'ai laissé sortir un sentiment d'abandon profond et terriblement pénible, car ma mère schizophrène avait été incapable de créer un lien avec moi dès le début. Ce fut une expérience puissante qui m'a immédiatement transformée en adepte et en praticienne de l'EFT. Alors, qu'est-ce que c'est que cette technique miracle qu'on appelle EFT ?


"EFT (Techniques de Libération Emotionnelle) développée par Gary Craig est une forme émotionnelle de l'acupressure. Vous tapotez du bout des doigts pour stimuler certains points des méridiens d'énergie sur votre corps, tout en étant "branchée" sur votre problème. La cause de toute émotion négative est un dérangement du système énergétique du corps. EFT en général est rapide et doux et ses effets sont durables. Pas besoin de drogues ni d'équipement. Tout le monde peut facilement l'apprendre, même les enfants.


"EFT fonctionne, même quand le praticien n'a aucune expérience directe du problème qu'il est en train de traiter, mais je constate que cette expérience ajoute de la crédibilité à mon travail. Quand je dis à une cliente en détresse : "Je sais ce que vous ressentez", ce n'est pas seulement une phrase de soutien, et cela l'encourage à ramener au grand jour tous ces sentiments noirs et pénibles :
- "Même si ma mère égoïste s'est détournée et est partie...
- Même si ma mère ne me voulait pas...
- Même si je hais ma mère...
- Même si ma mère m'a brisé le coeur..."


"Le fait pour une femme d'avoir vécu sans une mère aimante et bienveillante implique beaucoup plus que le fait de n'avoir pas eu de modèle de même sexe. C'est dévastateur. Comme la mère est la première personne qui prend soin de vous, le fait de la perdre - physiquement ou émotionnellement - est le début d'un cauchemar de privation pour l'enfant. Cela ne finit jamais, d'une certaine manière. De nombreuses situations et sentiments négatifs vécus plus tard dans la vie ont leurs racines dans cette expérience extrêmement traumatique.

"Les femmes qui me contactent se reconnaissent avec surprise et bouleversement dans les symptômes que j'ai listés sous le titre "Syndrôme de la Mère Absente". Elles sont perdues, elles ne se sentent pas à leur place ni en sécurité dans ce monde. Il y a une profonde tristesse sous-jacente même quand tout va bien. Elles se sentent seules, surtout en compagnie des autres gens. Elles sont extrêmement sensibles à toute forme de rejet. Elles sont en colère. Elles ont honte de ce qu'elles sont. Elles s'efforcent d'être "parfaites", ce qui leur cause un stress permanent. (Je m'assure qu'elles n'ont pas été diagnostiquées et ne sont pas soignées pour une maladie mentale).

"Il y a deux émotions fondamentales très puissantes qui sortent toujours : la colère et la profonde tristesse. Certaines commencent par la colère, et nous la travaillons pour atteindre la douleur sous-jacente de l'abandon et/ou le fait de ne pas être appréciées pour ce qu'elles sont. D'autres commencent pas la tristesse puis s'autorisent à expérimenter la colère.

"Dans mes séances par téléphone avec "Lilly", par exemple, elle se décrivait comme quelqu'un qui cherchait trop à plaire à tout le monde et qui n'osait pas exprimer ses talents artistiques. Elle était très consciente de la douleur que sa mère alcoolique lui avait causée lorsqu'elle était enfant. En faisant le tapping pour la tristesse, nous avons ramené une puissante colère sous-jacente :
- "Même si maman était vulgaire et me faisait honte devant mes amis, et même si elle me rendait furieuse...
- Même si je suis tellement en colère à cause du fait que nous n'étions pour elle pas aussi importants que mon beau-père violent...
- Même si personne ne s'occupait de moi et de ce que je ressentais..."


"Rachel", par contre, une femme intelligente à l'esprit de compétition et hyper-travailleuse ("je ne pleure jamais"), a eu besoin de forcer à travers la colère contre sa mère abusive pour atteindre la douleur sous-jacente (en 10 sessions).
- "Même si je ne peux pas me départir de ma colère parce que c'est le seul lien que j'ai avec ma mère. Si je ne peux pas avoir l'amour, au moins je peux avoir ma colère..."
Elle a bien fini par pleurer, et ce fut un soulagement.

"Il n'y a pas de protocole-modèle fixe pour travailler avec ces femmes. C'est un processus très personnel, et je me laisser aller dans le courant (de la douleur). Quelquefois, nous finissons avec des pères absents ou le manque financier. Néanmoins, il y a certaines techniques que j'utilise sans cesse, telles que "raconter une histoire" pour les souvenirs traumatiques. J'utilise aussi "l'imagerie guidée" avant le tapping pour ramener la cliente de sa tête à son coeur, ou pour rencontrer l'enfant intérieur. Je demande toujours où la colère et la douleur émotionnelle se situent dans le corps :
- "Même si j'ai ce trou noir dans mon coeur...
- Même s'il y a cette contraction dans ma gorge...
- Même s'il y a ce feu brûlant dans le creux de mon estomac..."


"Les meilleures séances se produisent quand je peux entrer dans "la zone". Je commence avec les mots de la cliente, puis "quelque chose" se passe et m'emporte dans une exagération humoristique ("Même mon chat crache quand il me voit...") ou bien dans une intuition profonde. Par exemple, en travaillant avec "Maya", dont les parents étaient tous les deux vivants, nous avons atteint une percée majeure lorsque j'ai lancé:
- "Je suis une orpheline".

"Arrivée à un certain point (pas trop tôt) je prends la méthode des "choix" de Patricia Carrington. C'est une manière géniale de terminer une thérapie parce que cela donne à la cliente quelque chose de positif à ramener à la maison. C'est particulièrement utile lorsqu'on ne fait que quelques séances à cause d'un manque de ressources financières.
- "Même si j'ai cette croyance qui dit que je ne mérite pas d'être ce que je suis... Je choisis de permettre à mon esprit et à mon âme de danser comme ils le veulent.
- Même si quelquefois je me sens comme si j'avais perdu foi en moi-même... Je choisis de me faire confiance et de trouver la lumière à l'intérieur de moi."

"Je m'assure qu'on va restés reliées par une note personnelle, par e-mails, par ma lettre mensuelle, par un groupe de soutien en ligne.

"Guérir les blessures émotionnelles d'une "fille sans mère" est un voyage de toute une vie. Néanmoins, les résultats atteints en seulement 3 à 10 séances - principalement par téléphone - sont impressionnants. Les clientes parlent de "changements merveilleux" et de "miracles" dans leur vie. Elles peuvent avoir des relations plus aimantes avec leurs enfants, elles réagissent moins sur la défensive dans les relations amoureuses, il y a moins de tension dans leur corps, leur panique se calme, l'estime de soi et la joie augmentent.

"En réalité, je ne les pousse jamais à "pardonner". Quelquefois, une certaine compassion pour leur mère (souvent aussi blessée) émerge, mais la plupart du temps les souvenirs douloureux se neutralisent. Toutes celles qui ont vécu la plus grande partie de leur vie dans une zone de guerre émotionnelle savent combien c'est merveilleux de ressentir cela. A la fin, une "fille sans mère" trouve la guérison quand elle apprend à faire confiance à son pouvoir intérieur d'amour et de bienveillance. Mon projet est de l'aider à reconnaître ces sentiments."
Carna Zacharias-Miller (Tallahassee, Floride, USA).

J'ai reproduit ici en entier la traduction de l'article de C. Zacharias-Miller publié dans la page : **http://www.emofree.com/Articles2/missing-mother-syndrome.htm**
car il était impossible à résumer. Son site web est :
http://www.missingmother.com
Si vous parlez anglais et que vous vous êtes reconnue dans les descriptions ci-dessus, ne manquez pas de le visiter.

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